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politiquement correct - Page 2

  • Université française : le règne du politiquement correct, du conformisme et de l'autocensure...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Renée Frégosi au Figaro Vox et consacré au climat de dogmatisme qui règne au sein de l'université française, prise en main par les différentes sectes du gauchisme culturel... Renée Frégosi est philosophe et politologue.

     

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    Université française: ton «univers impitoyable»

    FIGAROVOX. - La polémique autour de l'islamo-gauchisme a permis au grand public de découvrir le monde universitaire. Vous avez vu ce milieu évoluer en deux décennies...

    Renée FREGOSI. - À la fin des années 1990, le groupe, devenu hégémonique en sciences sociales, n'en était qu'au début de son offensive. Il se revendiquait de «la pensée critique» de Pierre Bourdieu mais la dénonciation de toutes les formes de «domination» n'était pas encore l'alpha et l'oméga de la recherche. C'est pourquoi, bien que n'ayant pas suivi un parcours classique, j'ai pu être admise sur la liste d'aptitude des maîtres de conférences, premier sésame pour postuler sur des postes universitaires. L'ambiance qui régnait au CNU (NDLR, le Conseil national des universités chargé de la gestion de la carrière des enseignants-chercheurs) n'avait rien à voir avec celle d'aujourd'hui : les professeurs faisaient preuve d'ouverture d'esprit et de tolérance à l'égard des personnes qui ne venaient pas du sérail et publiaient des articles pas uniquement dans des revues universitaires ou du moins, pas reconnues comme telles

    Qu'est-ce qui a changé ?

    L'atmosphère. Je constate le retour d'une forme de raidissement, de puritanisme dans la société française et les affrontements intellectuels sont plus violents. L'université n'est qu'un prolongement du politiquement correct et des attitudes conformistes d'autocensure généralisée ; il s'agit surtout de dénoncer, bâillonner plutôt que d'analyser et débattre. Mais le monde intellectuel porte une grande responsabilité dans la diffusion des idées. Si l'enseignement et la recherche deviennent aussi des lieux où règnent le dogmatisme et l'idéologie avec l'agressivité que cela comporte, c'est la production et la diffusion de théories importantes, de savoirs scientifiques qui sont menacées.

    Or, c'est ce qui se passe depuis deux décennies. L'institution universitaire a peu à peu été prise en main par des groupes sectaires. Le pluralisme des approches et des méthodes, comme la diversité des origines et des parcours ou l'originalité des propos sont systématiquement bannis. Ce ne sont pas seulement les idées qui sont combattues, mais également les personnes qui les incarnent. Ceux qui n'appartiennent pas au clan devenu majoritaire sont rejetés ou exclus du recrutement, des promotions et des financements de la recherche. Sous prétexte d'un manque de scientificité, de défendre un point de vue «essentialisant», d'adopter des méthodes qui seraient éloignées du terrain, ou de n'avoir jamais publié dans des revues à comité de lecture (NDLR, une revue qui publie des articles scientifiques évalués par des relecteurs).

    Vous critiquez aussi le fait que les enseignants-chercheurs soient jugés par leurs pairs...

    Dans ce système paritaire, celui qui détient la majorité des voix et/ou la plus grande influence peut acquérir un pouvoir sans partage et sans contre-pouvoir dont il peut abuser. Il est censé garantir une impartialité quant aux personnes et une qualité scientifique de la recherche et de l'enseignement, mais il est perverti par la volonté de puissance de groupes organisés. La montée en puissance d'une «idéologie diversitaire» à laquelle on assiste à l'université est donc facilitée par ce mode de fonctionnement. Ces dérives militantes sont aussi présentes dans le monde de la culture, des arts et des médias. Elles sont portées, se diffusent et imposent leurs règles de vie à travers des stratégies de prise de pouvoir dans les institutions et les organisations de la société civile. La naïveté, l'inadvertance et la lâcheté du plus grand nombre facilitent alors la tyrannie des minorités sur la majorité. Ainsi, un vieil ami aujourd'hui décédé, grand professeur à la Sorbonne, m'avait avoué que lui et ses collègues de la même génération et appartenant à diverses écoles de pensée, avaient tous, par négligence et par manque de clairvoyance, laissé s'infiltrer un clan de jeunes loups qui les ont ensuite dépossédés de leur département de sciences politiques. Ces professeurs-militants recrutent désormais exclusivement leurs protégés, leurs affidés, leurs obligés.

    La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal a-t-elle pris conscience de la situation ?

    Elle en a pris conscience semble-t-il, mais bien tardivement. Et on peut douter de sa sincérité puisque les responsables du dévoiement de l'institution sont eux-mêmes requis pour en faire l'état des lieux… Aujourd'hui, les sciences sociales principalement la sociologie, la science politique et l'anthropologie, sont prises en main, et d'autres disciplines comme l'histoire ou la philosophie et même la médecine et la santé publique par exemple commencent à être touchées par les dérives décolonialistes, racialistes, indigénistes, néo-féministes et islamo-complaisantes. Leurs partisans s'emparent de la direction des départements d'universités et des laboratoires du CNRS (Centre national de la recherche Scientifique) ainsi que des plus hautes instances comme le CNU, la CPU (Conférence des présidents d'universités) ou le HCERES (Haut conseil de l'évaluation de la recherche et de d'Enseignement Supérieur). Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche a depuis longtemps abdiqué devant ces organismes prétendument indépendants parce que paritaires, mais de fait largement dominés par les idéologues.

    Que préconisez-vous ?

    Au lieu d'annoncer ou de réclamer des enquêtes sur la nature et le niveau de scientificité, difficile à définir objectivement, des enseignements, des projets de recherche, des thèses et autres travaux universitaires, il serait plus important de garantir le pluralisme des approches théoriques et des méthodes d'analyse. Pour cela il serait urgent de réclamer au ministère de soutenir les recours des postulants et des équipes lorsqu'ils sont refusés sur des postes ou pour des projets de recherche par les fameuses «instances indépendantes» et le jugement par les pairs. Car le ministère se défausse systématiquement en répondant aux recours gracieux formulés que « les commissions sont souveraines ».Et comme cela existe pour l'enseignement primaire et secondaire, même si sa mise en œuvre est loin d'être satisfaisante, il faudrait instituer des bureaux permettant de porter plainte contre des atteintes concrètes à la liberté académique (refus de sujets de thèse ou d'objets de recherche) et pédagogique (exclusion de certains thèmes d'enseignements et d'auteurs de référence). Il ne s'agirait pas d'instituer là des «tribunaux de police de la pensée» (puisqu'il n'est pas question d'interdire des thématiques) mais au contraire, de lutter contre ceux déjà mis en place par ces intellectuels dogmatiques qui « annulent » (cancel culture) et excluent des personnes, des libres débats, des modes de pensée.

    Renée Frégosi (Figaro Vox, 26 février 2021)

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  • Censure et autocensure...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Breizh Info, dans lequel il évoque la sortie de La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020), un recueil de textes qu'il a consacré à la question de la censure. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

     

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    Alain de Benoist : « La répression des pensées non conformes n’est pas d’aujourd’hui, elle est de tous les temps »

    Breizh-info.com : Tout d’abord, vous publiez un livre qui s’attaque aux nouvelles censures en cette rentrée. Pouvez-vous nous en parler ? Quelle est la thèse centrale de votre ouvrage ?

    Alain de Benoist : Le livre s’appelle La chape de plomb, et vient de paraître aux éditions de la Nouvelle Librairie. C’est bien entendu une critique des censures de toutes sortes que l’on voit se multiplier aujourd’hui, mais c’est surtout une analyse en profondeur des méthodes auxquelles elles ont recours (amalgames, procès d’intention, citations hors contexte, reductio ad hitlerum, etc.), en même temps qu’une étude à la fois théorique et historique de la façon dont on en est arrivé là. En quoi par exemple les nouvelles censures se distinguent-elles de celles qu’on connaissait autrefois ? Voilà le genre de questions auxquelles je m’efforce de répondre, car s’en tenir à la déploration, ainsi qu’on le fait trop souvent, ne sert absolument à rien.

    La censure va souvent de pair avec la répression judiciaire… Comment interprétez-vous les poursuites judiciaires qui se multiplient à l’encontre d’Eric Zemmour ? Et la volonté manifeste d’enfermer certains dissidents qui ont écopé de prison ferme et qui sont pour certains (Hervé Ryssen) en prison à l’heure où nous parlons ? La guerre contre la dissidence est-elle déclarée ?

    Elle n’est pas déclarée, elle se poursuit, elle se renforce et elle s’accélère. La répression des pensées non conformes n’est pas d’aujourd’hui, elle est de tous les temps. Je vous rappelle que le grand théoricien socialiste français Louis-Auguste Blanqui, mort en 1881, a passé un total de 35 ans en prison, raison pour laquelle on l’avait surnommé « l’enfermé ». On pourrait donner bien d’autres exemples. Zemmour et Ryssen en sont quand même encore loin !

    Mais la répression dont vous parlez, précisément parce qu’elle n’est pas nouvelle, n’est pas ce qui caractérise le plus la censure aujourd’hui. Cette répression-là est une répression étatique, une répression dont les pouvoirs publics prennent l’initiative. Or, ce qui caractérise le climat inquisitorial actuel, c’est qu’il part de la société globale, qu’il est le fait d’associations, de groupes de pression, d’individus isolés, qui exigent des sanctions et des « cordons sanitaires » sur la seule base de leur subjectivité et en s’inspirant des modèles du politiquement correct. Ces sont des journalistes qui demandent qu’on coupe le micro à d’autres journalistes, des écrivains qui réclament l’ostracisme de certains de leurs confrères, des femmes qui se plaignent d’un « sexisme » qui n’existe dans leur imagination, des obsédés de la race qui s’interrogent gravement pour savoir un Blanc a le droit de photographier un Noir sans tomber dans l’« appropriation culturelle », des fous furieux qui pensent que pour lutter contre le racisme il faut déboulonner les statues de Christophe Colomb, de Colbert ou de Napoléon. Devenue un empilement de susceptibilités, la société globale se transforme en Absurdistan. C’est cela qui est nouveau, et les pouvoirs publics n’y sont pas directement impliqués (ils se contentent de laisser faire, sous l’influence de l’idéologie dominante).

    Le résultat, c’est la généralisation de l’autocensure, qui est à certains égards bien plus terrible que la censure. Les gens ont peur. Peur d’être mis en pilori, c’est-à-dire dénoncés sur les réseaux sociaux, pour une mauvaise blague, un propos un peu leste, ou même pour un mot de trop. Comme à l’époque soviétique, il y a désormais un langage public, où l’on navigue à vue en étant sur ses gardes, et certaines choses qu’on n’ose plus dire qu’en privé (et à condition d’être avec des gens sûrs). Une telle situation, qui s’aggrave tous les jours, est à mon sens beaucoup plus grave que les conditions de censure et de répression qu’on connaissait autrefois.

    Comment faire face, avec quelles armes, à cette censure, à ces menaces judiciaires ? La technique de la guérilla plus que celle de l’opposition frontale au Système est-elle celle que vous préconisez ?

    Il faut évidemment continuer à écrire et à témoigner. Il faut dénoncer les sycophantes et les grands délirants, les Précieuses ridicules et les Torquemadas de plateaux de télévision, et protester de toutes les façons possibles contre le climat délétère que nous subissons. Il faut aussi dérouter l’adversaire : ne jamais se laisser entraîner sur son terrain, resurgir là où l’on ne vous attend pas. Mais permettez-moi d’ajouter qu’on n’est pas non plus obligé d’exprimer ce qu’on veut dire sous une forme provocatrice ou convulsive, alors qu’on pourrait dire exactement la même chose d’une manière à peu près civilisée.

    Il ne faut pas se lasser, enfin, de répéter que la liberté d’expression (il faudrait préciser : la liberté d’exprimer une opinion, car c’est bien de cela qu’il s’agit) doit être défendue inconditionnellement. La liberté d’expression ne se divise pas. Je ne suis pas sûr, malheureusement, que ceux qui critiquent aujourd’hui la censure dont ils sont l’objet auraient la même attitude si c’était leurs adversaires qui en faisaient les frais. Le mot souvent prêté à Voltaire (en substance : je déteste vos opinions, mais je suis prêt à mourir pour que vous soyez libre de les défendre) est très certainement apocryphe, mais n’en énonce pas moins une règle qu’on peut faire sienne. Rosa Luxemburg, dans son livre La Révolution russe, publié à Paris en 1939 (vingt ans après son assassinat), écrivait que « la liberté, c’est toujours la liberté de qui pense autrement (die Freiheit der Andersdenkenden) ». J’ai du mal à prendre au sérieux ceux qui n’approuvent pas cette maxime.

    Vous allez publier par ailleurs la « Bibliothèque du jeune Européen ». Parlez-nous de ce projet pédagogique. N’est-ce pas finalement assez vain que de prétendre à faire lire une jeunesse européenne qui fuit les bibliothèques et à laquelle l’Education nationale n’offre plus aucune ambition ?

    Une précision d’abord : je ne suis pas l’auteur de ce volume collectif, qui doit paraître début novembre aux éditions du Rocher. J’en ai apporté l’idée, mais son véritable maître d’œuvre a été Guillaume Travers. Et c’est justement parce que l’Education nationale s’est effondrée, et que les jeunes sont aujourd’hui plus attirés par les écrans que par les livres, que nous avons estimé urgent de proposer à ceux qui ne se résignent pas à cette situation un ouvrage facile à manier, qui soit de nature à leur donner l’envie et la possibilité d’aller plus loin. Le livre a retenu 200 auteurs, avec un livre pour chaque auteur faisant l’objet d’une fiche détaillée, qui ont apporté quelque chose d’important dans le domaine des idées, de l’Antiquité à nos jours. La sélection n’a pas été facile, mais je pense que le résultat obtenu en valait la peine. A l’approche des fêtes, c’est en plus le cadeau idéal !

    Vous évoquez 200 ouvrages. Et si vous deviez n’en garder que 5, pour commencer une formation politique essentielle ?

    Je suis tout à fait incapable de répondre à cette question, qui est un peu du style : si vous deviez partir sur une île déserte en n’emportant qu’un seul livre, lequel choisiriez-vous (je réponds toujours que j’emporterais un dictionnaire, parce que par définition c’est celui qui contient tous les autres !). D’abord, je n’ai jamais été l’homme d’un seul livre ou d’une seule source.

    Ensuite, je crois que, même si l’on s’en tient au seul domaine politique (la Bibliothèque du jeune Européen aborde aussi les sciences de la vie, les sciences sociales, la philosophie, la psychologie, etc.), on aurait bien du mal à établir la liste que vous me demandez. Il n’y a pas de « Bible » à laquelle on puisse se référer, mais toute une pléiade d’auteurs qu’il est indispensable d’avoir fréquenté « pour commencer une formation politique ». D’une façon générale, quand on part à l’aventure, il ne faut se demander d’abord où sont les raccourcis !

    Alain de Benoist, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh info, 8 octobre 2020)

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  • Liberté d'inexpression...

    Les éditions du Toucan viennent de publier dans leur collection L'Artilleur un essai d'Anne-Sophie Chazaud intitulé Liberté d'inexpression. Philosophe et haut-fonctionnaire, Anne-Sophie Chazaud est chroniqueuse dans plusieurs revues comme Causeur ou L'Incorrect.

     

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    " Livres de François Hollande déchirés en public, pétition pour demander le départ d’un journaliste, blocage d’université pour empêcher une intellectuelle de débattre, loi sur les fake news… Quelques décennies à peine après mai 68 qui avait érigé l’« interdiction d’interdire » en slogan, la liberté d’expression, pilier indispensable des libertés fondamentales d’une démocratie en bonne santé, est devenue la cible d’attaques très préoccupantes en France.

    Anne-Sophie Chazaud montre que cette fragilisation tient à de nombreux facteurs qui, le plus souvent, loin de s’opposer, se complètent. Libéralisation et privatisation du marché de la censure, catéchisme bien-pensant devenu dominant, pudibonderie post-moderne selon le paradigme anglo-saxon de l’ « offense » victimaire, pression islamiste au besoin terroriste, intolérance du dogme néo-progressiste, rigidification de l’Histoire, groupes de pression identitaires ou sexuels, etc.

    Elle propose ici un démontage philosophique et juridique des outils de cette domination. "

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  • Médias de gauche : un pléonasme ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Philippe Bilger, cueilli sur son blog Justice au Singulier et consacré à la domination de la gauche politiquement correcte dans l'espace médiatique. Ancien magistrat, Philippe Bilger est notamment l'auteur de récits ou d'essais comme 20 minutes pour la mort (Rocher, 2011) ou Contre la justice laxiste (L'Archipel, 2014).

     

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    Médias de gauche : un pléonasme ?

    Quand j'ai lu que le patron de la BBC "recadrait les humoristes de gauche" (Le Figaro), j'ai fait un rêve. Que se passerait-il si l'audiovisuel public se piquait en France d'user de la même vigilance ? C'est très simple : il n'y aurait plus d'humoristes ou prétendus tels.

    J'ai pu, un temps, me laisser abuser en m'imaginant que le rapport de force était inversé et que le terreau médiatique avait changé de tonalité. Que la gauche "pour les nuls" n'était plus l'horizon indépassable au profit d'une pensée plus équilibrée et souvent plus intelligente. J'avais tort parce que tout m'a démontré, contre cette illusion, que je confondais le talent et l'aura de quelques voix libres et éclatantes avec une atmosphère générale.

    Je ne parle pas seulement de France Inter dont on se demande quelle est sa conception de l'esprit, du rire et de la drôlerie. Il ne s'agit même pas d'apprécier la qualité intrinsèque de chaque humoriste - je ne dénie à personne le droit de les trouver étincelants - mais de considérer comme leur approche du monde, de la vie, de la société, de la France et de la politique est toujours la même : une sorte de dérision vaguement progressiste, avec toujours les mêmes cibles, qui fait s'esclaffer, sur le plateau, les camarades et les invités.

    Pour s'en convaincre, il a suffi de constater les réactions qui ont suivi le départ de Jean-Pierre Pernaut. C'était une France chaleureuse, empathique, simple, dure au mal et silencieuse qui lui rendait hommage mais, pour d'autres plus rares, c'était bon débarras. Comme Eric Zemmour l'a très bien exprimé (CNews), l'émission "Quotidien" de Yann Barthès était l'exact opposé du journal rassembleur de Jean-Pierre Pernaut.

    Le navrant n'est pas qu'une dérision pas drôle, se prenant pour de l'intelligence, domine dans un certain espace médiatique mais que le conformisme de gauche irrigue profondément toutes les activités médiatiques en quelque sorte ordinaires. Il est par exemple très révélateur, quand on a le temps, d'écouter les questionnements sur plusieurs radios et chaînes de télévision pour relever, dans la banalité des interrogations, la subtile ou ostensible hémiplégie qui fait pencher à gauche faute de savoir ou de vouloir respecter un équilibre que l'honnêteté intellectuelle pourtant devrait imposer.

    On pourrait m'objecter l'audience croissante de quelques grandes voix - Eric Zemmour, Elisabeth Lévy, Michel Onfray ou Alain Finkielkraut (pas sur le même registre), les avancées indiscutables et jalousées d'une chaîne comme CNews, le pluralisme sans tabou de Sud Radio qui monte et, quoi qu'on en ait, l'influence de certaines publications comme Valeurs actuelles.

    La droitisation qu'on leur reproche à tort, une liberté qui n'exclut pas - comme si c'était un péché mortel - ne sont, le plus souvent, au moins pour partie, que la riposte à une atmosphère insinuante de progressisme mou et jamais questionné qui, répandu à peu près partout, peut laisser croire aux citoyens que la seule manière honorable de s'exprimer médiatiquement est de se parer d'une apparence de gauche. En gros, la récusation de tout ce qui soutient, renforce, protège une société au bénéfice de tout ce qui subvertit, moque et fragilise.

    Mais rien n'est simple car, pour l'observateur de bonne foi, le talent a eu le front de déserter l'humus de gauche pour donner toutes ses chances à la dissidence libre et brillante. Suscitant une haine moins à cause de ses idées que pour le style qu'elle a.

    Il est littéralement insupportable, pour les petits maîtres du dialogue, du verbe et de la culture, d'être obligés d'admettre qu'en face, il y a quelque chose qui les dépasse et qu'ils n'ont pas : cette étincelle de l'esprit et des mots qui fait qu'on écoute, qu'on regarde, qu'on lit et qu'on est séduit même si on n'est pas forcément convaincu.

    Tentons, grâce à une opération de salubrité intellectuelle et de déontologie exemplaire, d'enlever dans l'espace médiatique tout le confort des poncifs de gauche, cet infra langage qui colore, imprègne, gangrène et dénature. Le résultat serait catastrophique : on ferait trop de malheureux !

    Parce que médias de gauche est un pléonasme et qu'on ne change pas une équipe qui perd.

    Philippe Bilger (Justice au Singulier, 20 septembre 2020)

     

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  • La chape de plomb...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de publier un recueil de textes d'Alain de Benoist intitulé La chape de plomb - Une déconstruction des nouvelles censures. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

     

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    " Interdit d’interdire ! Jamais un slogan n’aura autant dit le contraire de ce qu’il énonçait. Dans notre monde, le Goulag et ses commissaires politiques ont disparu. Mais qu’on ne s’y trompe pas, l’archipel des mouchards prospère : les obstacles à la liberté d’expression et les entraves aux discours dissidents sont aussi insidieux qu’omniprésents. Au prétexte de n’offenser personne, ils contraignent tout le monde. Le règne de la moraline ne serait-il qu’un avatar de plus de la « pensée unique », dénoncée en son temps par Alain de Benoist ? Celui-ci réunit ici six textes percutants qui permettent de saisir l’ampleur de la censure à l’œuvre aujourd’hui, et fournissent les éléments nécessaires à une critique en profondeur du conformisme médiatique. "

     

     

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  • Les nouvelles inquisitions...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d' Alain de Benoist, cueilli sur le site de la revue Eléments et consacré aux nouvelles formes de censure. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Les nouvelles inquisitions

    « Depuis que les journalistes policiers tendent à remplacer les intellectuels engagés, la chasse à l’hérétique, sur fond de consensus médiatique absolu, s’est substituée à la discussion critique et à l’argumentation polémique. La diffamation douce et diluée, la dénonciation vertueuse, la délation bien-pensante et mimétique, donnent son style à la chasse aux sorcières à la française. Le goût de la délation s’est propagé dans les rédactions : on y dresse des listes de suspects, on y inventorie les “ambigus” et les “équivoques” (les “pas clairs”), on s’y applique à surveiller de près tous les manquements au “correctivisme” idéologique […]. Le chasseur d’hérétiques n’enquête pas, il ne discute pas, il dénonce, il traque, il met hors d’état de nuire ceux qu’il désigne comme des criminels et des ennemis, voire des ennemis absolus. »

    Pierre-André Taguieff écrivait cela en septembre 1998, dans le Figaro. Les choses ont-elles changé depuis ? On n’en a pas tellement l’impression si l’on en juge par des mots ou des expressions qui reviennent sans cesse dans les médias comme des refrains : police de la pensée, cordon sanitaire, pensée hygiénique, diabolisation, stalinisme intellectuel, antifascisme anachronique, manichéisme, délationnisme, chasse aux sorcières, stigmatisation hystérique, manipulation du soupçon, dictature de la bien-pensance, exécution sommaire, marginalisation, dérapages, pensées dangereuses, amalgames, reductio ad hitlerum, décontextualisation, lecture militante, ligne rouge à ne pas franchir, anathèmes, chape de plomb, hypermoralisme, purification éthique, phobie lexicale, opinions sans valeur d’opinion, parias de la pensée, etc. Dans les années 1970, on parlait volontiers de « terrorisme intellectuel », dans les années 1980 de « police de la pensée », depuis les années 2000 de « pensée unique ». Mais c’est toujours du même phénomène qu’il s’agit : la proscription de fait des idées non conformes, la marginalisation de ceux qui se situent en dehors du cercle vertueux de la doxa dominante.

    Soyons clairs : il y a toujours eu des censures, des discours qui étaient plus facilement acceptés que les autres, et d’autres que l’on voulait voir disparaître. Aucun secteur d’opinion, aucune idéologie, aucune famille de pensée n’y a échappé au cours de l’Histoire, et bien souvent, ceux qui se plaignent le plus de la censure ne rêvent que de pouvoir en instaurer une à leur tour. Il n’en reste pas moins que les censures et les inquisitions ont pris depuis quelques décennies des formes nouvelles.

    Trois facteurs radicalement nouveaux sont à prendre en compte.

    Ordre moral et empire du Bien

    Le premier est que les censeurs veulent aujourd’hui avoir bonne conscience, ce qui n’était pas nécessairement le cas autrefois. Ceux qui s’emploient à marginaliser, à ostraciser, à réduire au silence ont le sentiment de se situer du côté du Bien. Le nouvel ordre moral se confond aujourd’hui avec ce que Philippe Muray appelait l’empire du Bien [1] évolution est indissociable de l’apparition d’une nouvelle forme de morale qui a fini par tout envahir.

    L’ancienne morale prescrivait des règles individuelles de comportement : la société était censée se porter mieux si les individus qui la composaient agissaient bien. La nouvelle morale veut moraliser la société elle-même, sans imposer de règles aux individus. L’ancienne morale disait aux gens ce qu’ils devaient faire, la nouvelle morale décrit ce que la société doit devenir. Ce ne sont plus les individus qui doivent bien se conduire, mais la société qui doit être rendue plus « juste ». C’est que l’ancienne morale était ordonnée au bien, tandis que la nouvelle est ordonnée au juste. Le bien relève de l’éthique des vertus, le juste d’une conception de la « justice » elle-même colorée d’une forte imprégnation morale. Fondée sur les droits subjectifs que les individus tiendraient de l’état de nature, l’idéologie des droits de l’homme, devenue la religion civile de notre temps, est avant tout elle aussi une doctrine morale. Les sociétés modernes sont à la fois ultrapermissives et hyper-morales.

    On connaît le vieux débat à propos de la loi et des mœurs : est-ce la loi qui fait évoluer les mœurs ou les mœurs qui font évoluer la loi ? Pour répondre à la question, il suffit de constater l’évolution du statut attribué à l’homosexualité dans l’espace public. S’il y a cinquante ans, l’« apologie de l’homosexualité » tombait sous le coup de la loi, aujourd’hui c’est l’« homophobie » qui peut faire l’objet d’une sanction pénale, à tel point que, dans les écoles, on organise désormais des campagnes visant à « sensibiliser les enfants à l’homophobie ». Quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir sur l’homosexualité, le rapprochement de ces deux faits a quelque chose de sidérant. Voici un demi-siècle, l’homosexualité était de façon assez ridicule présentée comme « honteuse » ou « anormale », aujourd’hui elle est devenue si admirable qu’il est interdit de dire qu’on ne l’apprécie pas.

    La furie du Bien n’épargne évidemment pas l’Histoire. Qu’elles créent ou non de nouveaux délits pénaux, qu’elles soient répressives ou purement proclamatoires, les « lois mémorielles » donnent à entendre que la loi est apte à décider de la vérité historique, ce qui est une aberration. Elles nourrissent des « repentances » publiques qui, en incitant à ne se remémorer le passé que comme crime, fonctionnent comme autant d’avertissements rétroactifs et de mythes incapacitants. Dans l’empire du Bien, on ne cherche plus à réfuter les pensées qui gênent, mais à les délégitimer – non comme fausses, mais comme mauvaises.

    Idéologie des droits et politiquement correct

    Deuxième facteur clé : le surgissement du « politiquement correct ». Cette lame de fond, venue d’outre-Atlantique, n’a rien d’anecdotique – bien au contraire. C’est indirectement un surgeon de l’idéologie des droits, à commencer par le droit d’avoir des droits. Au départ, ce sont des revendications portant sur le vocabulaire ou les formulations : ceux qui s’estiment choqués, humiliés, rabaissés par l’usage de certains termes, régulièrement posés comme des stéréotypes, s’affirment fondés à exiger qu’on les supprime. Les mouvements néoféministes et les tenants de la « théorie du genre » ont été en pointe dans cette revendication, qui pourrait être légitime si elle n’était pas poussée jusqu’à l’absurde.

    La cause profonde du politiquement correct réside en fait dans ce qu’on a pu appeler la métaphysique de la subjectivité, qui est l’une des clés de voûte de la modernité. Descartes en est le grand ancêtre : « Je pense, donc je suis. » Je, je. En termes plus actuels : moi, moi. La vérité n’est plus extérieure au moi, elle se confond avec lui. La société doit respecter mon moi, elle doit bannir tout ce qui pourrait m’offenser, m’humilier, choquer ou froisser mon ego. Les autres ne doivent pas décider à ma place de ce que je suis, faute de faire de moi une victime. Apparemment, je suis un homme blanc à la barbe épaisse, mais si j’ai décidé que je suis une lesbienne noire en transition, c’est ainsi que l’on doit me considérer. Je suis né il y a soixante ans, mais si je m’attribue les caractéristiques d’un homme de 40 ans, c’est comme tel que l’état-civil doit m’enregistrer. Au fond, je suis le seul qui a le droit de parler de moi. Ainsi s’alimente le narcissisme du ressentiment.

    La censure de nos jours se justifie ainsi par le « droit des minorités à ne pas être offensées ». Ces minorités ne sont en rien des communautés ou des corps constitués au sens traditionnel du terme, mais des groupes désarticulés d’individus qui, au nom d’une origine supposée ou d’une orientation sexuelle du moment, cherchent à désarmer toute critique sur la seule base de leur allergie à la « stigmatisation ». Leur stratégie se résume en trois mots : ahurir, culpabiliser, s’imposer. Et pour ce faire, se poser en victimes. Dans le climat compassionnel entretenu dans l’empire du Bien, tout le monde veut être une victime : le temps des victimes a remplacé celui des héros. Le statut de victime autorise tout, dès lors que l’on sait instrumentaliser le politiquement correct et l’idéologie des droits « humains ». Racisme structurel, sexisme inconscient, homophobie, c’est le triplé gagnant. Ce n’est plus l’essence, mais la doléance qui précède l’existence. Le mur des lamentations étendu à la société tout entière au nom du droit à faire disparaître les « discriminations ».

    On peut d’ailleurs s’arrêter sur ce terme de « discrimination », en raison du détournement sémantique dont il fait constamment l’objet. À l’origine, en effet, le mot n’avait aucun caractère péjoratif : il désignait seulement le fait de distinguer ou de discerner. Dans le langage actuel, il en est arrivé à désigner une différenciation injuste et arbitraire, éventuellement porteuse d’« incitation à la haine », à tel point que la « lutte contre les discriminations » est devenue l’une des priorités de l’action publique.

    Le problème est que cette exigence, en s’étendant de proche en proche, finit par aboutir à des situations qui, à défaut d’être cocasses, sont proprement terrorisantes. Un lycée américain décide la suppression d’une grande fresque murale datant de 1936 et dénonçant l’esclavage, au double motif que son auteur était blanc (un Blanc ne peut pas être antiraciste, c’est dans ses gènes) et que sa vue était « humiliante » pour les étudiants afro-américains. Elle sera remplacée par une fresque célébrant « l’héroïsme des personnes racisées en Amérique ». En France, une représentation des Suppliantes d’Eschyle à la Sorbonne fait « scandale » parce que certains acteurs portaient des masques noirs, preuve évidente de « racialisme ». En Espagne, un collectif demande que l’on réglemente d’urgence la « culture du viol » qui règne dans les basses-cours : les poules y sont victimes de la concupiscence des coqs. D’autres s’indignent qu’on veuille rendre hommage à une femme célèbre (il fallait lui rendre « femmage »), ou qu’un ministre mis en cause dans une affaire récente estime avoir été « blanchi », ce qui atteste du peu de cas qu’il fait des personnes de couleur ! On pourrait citer des centaines d’autres exemples.

    Notons au passage que la « racialisation » des rapports sociaux à laquelle on assiste actuellement n’a pas manqué d’aggraver les choses, sous l’influence des mouvances « indigénistes » et postcoloniales. Ce qui témoigne d’une certaine ironie : c’est depuis qu’on a officiellement déclaré que « les races n’existent pas » que l’on ne cesse d’en parler !

    Censure médiatique plutôt qu’étatique

    Le troisième fait nouveau, c’est que la censure n’est plus principalement le fait des pouvoirs publics, mais des grands médias. Autrefois, les demandes de censure émanaient principalement de l’État, la presse se flattant de jouer un rôle de contre-pouvoir. Tout cela a changé. Non seulement les médias ont quasiment abandonné toute velléité de résistance à l’idéologie dominante, mais ils en sont les principaux vecteurs.

    Journaux, télévisions, partis politiques : depuis trente ans, tous disent plus ou moins la même chose parce que tous raisonnent à l’intérieur du même cercle de pensée. La pensée unique est d’autant plus omniprésente dans les médias qu’elle s’exerce dans un micromilieu où tout le monde a les mêmes références (les valeurs économiques et les « droits de l’homme »), où tout le monde se tutoie et s’appelle par son prénom, où les mêmes relations incestueuses unissent journalistes, hommes politiques et show-business. La preuve en est que, sur un certain nombre de problèmes clés, 80 % d’entre eux pensent exactement le contraire de ce que pensent 80 % des Français. Le résultat est que le système médiatique est de plus en plus discrédité. Et que la plupart des débats auxquels on assiste ne méritent plus ce nom. « Le champ de ce qui ne fait plus débat ne cesse de s’étendre », disait encore Philippe Muray. « Le problème, confirme Frédéric Taddeï sur France Inter en septembre 2018, c’est que vous n’avez plus de vrai débat à la télévision française et que ça n’a l’air de gêner aucun journaliste. » Parallèlement, selon l’heureuse formule de Jean-Pierre Garnier et Louis Janover, l’intellectuel engagé a cédé la place à l’intellectuel à gage : « Aux “trois C” qui définissaient sa mission hier – critiquer, contester, combattre – ont succédé les “trois A” qui résument sa démission aujourd’hui : accepter, approuver, applaudir [2]. »

    On en est au point où l’on en revient même à la chasse aux confrères. Des journalistes demandent qu’on fasse taire d’autres journalistes, des écrivains demandent qu’on censure d’autres écrivains. On a vu cela dans le cas de Richard Millet, et plus récemment d’Éric Zemmour. Tel est explicitement le programme de deux petits inquisiteurs parmi d’autres, Geoffroy de Lagasnerie et Édouard Louis : « Refuser de constituer certains idéologues comme des interlocuteurs, certains thèmes comme discutables, certains thèmes comme pertinents » (sic) [3] Dialoguer avec l’« ennemi », ce serait en effet lui reconnaître un statut d’existence. Ce serait s’exposer soi-même à une souillure, à une contamination. On ne dialogue pas avec le Diable. Il faut donc diaboliser. Le politiquement correct est l’héritier direct de l’Inquisition, qui entendait lutter contre l’hérésie en dépistant les pensées mauvaises. L’idéologie dominante est elle aussi une orthodoxie, qui regarde comme hérétiques toutes les pensées dissidentes. Dans 1984, de George Orwell, Syme explique très bien que le but de la novlangue est de « restreindre les limites de la pensée » : « À la fin, nous rendrons impossible le crime par la pensée, car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. » C’est l’objection ultime des nouvelles Inquisitions.

    Alain de Benoist (Eléments, 15 juillet 2020)

     

    Notes :

    [1]Philippe Murray, l’Empire du Bien, les Belles Lettres, 2010.

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